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Grant Morrison présente Batman 8 : Requiem

27 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Comics

Grant Morrison présente Batman 8 : Requiem

A peine 2 mois après la publication de sa conclusion dans Batman Saga Hors-Série, le run de Grant Morrison sur Batman s'achève en librairie avec ce 8ème tome.

Le 8ème tome regroupe l'intégralité de la série Batman Incorporated des New 52 (à l'exception de l'épisode 11 qui n'avait pas été écrit par Morrison). Eu égard à son aura et au succès critique et commercial de ses travaux sur Batman, la série de Morrison ,n'a pas du tout été touché par le relaunch, et la série est à l'écart des autres titres Batman (à l'exception de Batman & Robin, série lancée en son temps par Morrison). De même l'histoire est complètement indépendante des crossovers qui ont touché la Bat Family (la Nuit des Hiboux et le Deuil de la Famille).

Continuant ce qu'il avait entrepris peu de temps avant les New 52, l'auteur relate le combat entre Batman Inc et le Leviathan, dont l'identité du chef est désormais connue. Cette lutte ne laissera aucun camp indemne. Comme je l'avais déjà précisé dans l'article sur Batman Hors Série 4, le deuil véritable qui frappe Batman était dans ces pages, et pas dans le crossover Le Deuil de la Famille. Grant Morrison continue sa relecture des périodes de Batman, invoquant cette fois les années 1970 et les démêlés du héros avec la famille Al'Ghul.

Au dessin, Chris Burnham fait des merveilles, ce qui n'est pas forcément le cas des autres dessinateurs qui le suppléent sur certaines pages.

C'est au terme de 7 ans que Grant Morrison a livré sa vision de Batman. Une vision décapante mais respectueuse du personnage. Un run à mon avis magistral de bout en bout, qui a fait date et restera dans les mémoires, quand bien même les manoeuvres éditoriales détricoteraient tout le propos.

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Ex Machina 2

20 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Comics

Ex Machina 2

J'avais découvert la série Ex Machina par le biais du premier tome de la publication par Urban Comics. Ce 2ème tome, regroupant 3 nouveaux arcs et un Special, est encore meilleur à mon humble avis. Le scénariste, Brian K. Vaughan, enfonce le clou avec le refus du manichéisme et des intrigues exploitant sans racolage ni facilité le contexte encore délicat du 11 septembre (rappelons que la série repose sur le sauvetage d'une des 2 tours par "La Grande Machine"). Les personnages sont également crédibles, ni totalement parfaits ni des ordures. Tant dans sa carrière de super-héros que dans son rôle de maire, Mitchell est humain : il veut bien faire, mais se plante parfois ; il s'énerve, se prend des coups (au sens propre comme au figuré) mais continue à avancer.

Je trouve le dessin de Tony Harris de bonne tenue, malgré quelques petites méformes passagères, le problème du dessin photo-réaliste.

Une lecture plus que jamais conseillée de la part d'un scénariste coutumier du fait.

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La saga Jojo's Bizarre Adventure (2) : Phantom Blood / Battle Tendency

14 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Mangas

Retour sur les 2 premières parties de Jojo's Bizarre Adventure. Un tir groupé puisque ce sont 2 parties très courtes mais néanmoins fondamentales pour la compréhension de Stardust Crusaders.

PHANTOM BLOOD

Héros : Jonathan Joestar

* Lieu(x) : Angleterre

* Période : 1880

* Volumes concernés : 1-5

* Date de publication au Japon : 1987-1988

La saga Jojo's Bizarre Adventure (2) : Phantom Blood / Battle Tendency

Les aventures bizarres de JoJo débutent dans une cité précolombienne où un prêtre se livre à des sacrifices humains, affublé d'un curieux masque de pierre. Puis l'action se déplace en Angleterre, à la fin du XIXème siècle. Les Joestar, un couple d'aristocrates, est victime d'un terrible accident de fiacre, alors qu'ils s'étaient rendus à Londres pour obtenir un masque de pierre. Tandis que sa femme décède après avoir protégé leur fils Jonathan, indemne, Georges Joestar pense devoir son salut à un certain Brando, qui était en fait là pour piller leurs cadavres. En guise de reconnaissance, Joestar dit qu'il recueillera le fils de son "bienfaiteur" s'il venait à mourir. A 13 ans, Dio fait donc irruption au manoir des Joestar et sème la pagaille dans la vie de Jonathan. Dio n'a qu'un seul but : accaparer la richesse des Joestar.

La saga Jojo's Bizarre Adventure (2) : Phantom Blood / Battle Tendency

Toutes les bases de la série sont là, avec la lutte entre Jonathan Joestar et son frère adoptif Dio, qui obtient des pouvoirs terrifiants, lui permettant de mettre à exécution ses sombres desseins. On retrouve pour la première fois l'Onde (Hamon en japonais), une technique respiratoire permettant d'émettre de l'énergie vitale et d'autres prouesses physiques. Cette première partie lorgne du côté de Ken avec ses personnages musculeux, ses proportions étranges, sa violence graphique et ses ennemis (parfois) chevaleresques. Le principe générationnel se met en place, en même temps que l'affrontement sans merci entre les Joestar et Dio, liés par le Destin (une des principales obsessions de l'auteur).

La saga Jojo's Bizarre Adventure (2) : Phantom Blood / Battle Tendency

Influences : le dessin fait penser à celui de Tetsuo Hara sur Hokuto no Ken (qui approchait de la fin, de plus en plus essouflée), en moins détaillé. Le design de Dio fait fortement penser à celui de Souther, tandis que Jonathan fait penser à Kenshiro, en un peu plus émotif.

Postérité : L'Onde a inspiré notamment le Nen de Hunter x Hunter, où le test du verre d'eau renvoie directement aux "exercices". Cette première partie a beaucoup vieilli et ne préfigure pas vraiment la suite de la saga. Mais d'un point de vue "historique", elle a eu l'honneur en 2007, pour les 20 ans de la série, de la sortie conjointe d'un film (apparemment tellement mauvais qu'il n'est jamais sorti en DVD) et d'un jeu (un beat'em all) cantonnés au Japon. A l'occasion des 25 ans, une nouvelle série animée est sortie. Pour les quelques épisode que j'en ai vu, elle respecte beaucoup la série, avec les poses "iconiques" et les scènes clés, mais édulcore la violence (c'est pour un bien) et est un peu statique. La première partie est également mise à l'honneur dans le jeu Jojo's ... All Star Battle, avec comme personnages Jonathan, Will Zeppeli et Vampire Dio.

BATTLE TENDENCY

* Héros : Joseph Joestar

* Lieu(x) : New York, Mexique, Italie, Suisse

* Période : 1938

* Volumes concernés : 5-12

* Date de publication au Japon : 1988-1989

La saga Jojo's Bizarre Adventure (2) : Phantom Blood / Battle Tendency

Dans la deuxième partie, on fait un saut dans le temps nous amenant juste avant la Seconde Guerre mondiale. On suit les aventures de Joseph Joestar, le petit-fils de Jonathan, qui lui ressemble autant physiquement qu'il est différent dans sa personnalité : Jonathan était un chevalier servant, tandis que Joseph est fainéant et roublard. L'Onde et les masques de pierre sont repris pour des combats plus longs mais aussi plus réfléchis : Joseph utilise les moyens du bord pour vaincre ses terrifiants ennemis et n'hésite pas à opérer des replis stratégiques. Joseph est contraint de s'initier plus en profondeur dans la pratique de l'Onde pour défaire des êtres encore plus redoutables que Dio, l'occasion pour lui de découvrir les malheurs qu'a causés le masque de pierre à sa famille.

La saga Jojo's Bizarre Adventure (2) : Phantom Blood / Battle Tendency

Pour éviter d'être à nouveau taxé de plagiat de Ken (désormais finie), l'auteur décide d'accentuer tous les côtés excessifs de la série, confinant à l'autoparodie :Joseph cabotine comme un malade, multiplie les poses excentriques et les mots d'esprit ; la dimension homoérotique est décuplée, avec des méchants culturistes en slips et un héros limite exhibitionniste ; la violence graphique est désamorcée par son outrance et son sang plus épais que jamais.

La saga Jojo's Bizarre Adventure (2) : Phantom Blood / Battle Tendency

Influences : si l'influence de Ken s'atténue, Araki livre ici un mélange entre Indiana Jones (pour l'ambiance pulp, le voyage autour du monde ... et les nazis) et les films de kung fu ... contre des vampires. Ambiance Z pour une série pas du tout au rabais.

Postérité : la plupart des ressorts de cette 2ème partie ont été abandonnés par la suite, ne demeurant que sous la forme d'artefacts : les masques de pierre, les vampires (dans la 3ème partie, cet aspect de Dio devient presque secondaire) et l'Onde (qui révélera toute son inutilité dans la 3ème partie). Cependant, Joseph Joestar va marquer la suite de la saga par sa présence. Cette 2ème partie a également été adaptée en ce moment en anime et 5 personnages apparaissent dans ASB : Joseph, César et les 3 principaux Hommes du Pilier. Lisa Lisa est annoncée en DLC.

En dehors de la saga, les designs de certains personnages vont être repris presque tels quels par Capcom pour Street Fighter : Rose est le portrait craché de Lisa Lisa (jusque dans son origine géographique et sa palette de coups) tandis que la firme japonaise n'a jamais caché l'origine de la "brosse mutante" de Guile dans le design de Stroheim.

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Geoff Johns présente Green Lantern 4&5 : La Guerre de Sinestro

13 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Comics, #Urban, #DC Comics, #Green Lantern

Geoff Johns présente Green Lantern 4&5 : La Guerre de Sinestro

Après 3 tomes qui réintroduisaient Hal Jordan dans l'univers DC et des Green Lantern Corps, Geoff Johns passait aux choses sérieuses avec son premier évènement d'importance cosmique. Dans la Guerre de Sinestro, le scénariste met à l'honneur l'ennemi juré d'Hal Jordan, l'ancien Green Lantern Sinestro. Ce dernier était considéré comme le plus grand des Green Lantern, et était l'ami d'Abin Sur, le précédent possesseur de l'anneau récupéré par Jordan. Sinestro et Hal sont d'abord amis, mais Hal ne tarde pas à découvrir que Sinestro a transformé son propre monde natal, Korugar, en dictature. Déchu par les Gardiens d'Oa (les créateurs des anneaux qui donnent leur force aux Green Lantern), Sinestro s'est confronté plusieurs fois depuis aux Green Lantern et à la Justice League.

Cet event donne une dimension encore plus menaçante à Sinestro : à l'instar des Green Lantern, Sinestro a en effet constitué son propre Corps, non pas basé sur la volonté mais sur la peur : les Yellow Lanterns.Sinestro a recruté quelques vilains de choix : Cyborg Superman (le destructeur de Coast City, la cité natale d'Hal Jordan), l'Anti Monitor (le responsable de Crisis) et Superboy Prime (l'instigateur de la 2ème Crisis). C'est donc à la tête d'une armée prête à en découdre que Sinestro se jette sur les Green Lantern.

Une saga explosive, associant les séries Green Lantern et Green Lantern Corps, et compilée dans 2 tomes de 192 pages. Le combat se transporte jusqu'à la Terre, et préfigure l'apparition des autres Corps et de Blackest Night (un event déjà paru chez Urban et qui concerne vraiment tout l'univers DC). Geoff Johns (plus Tomasi au scénario de GL corps) et des dessinateurs doués (dont le légendaire Dave Gibbons) instituent définitivement Green Lantern parmi les titres qui comptent chez DC.

Geoff Johns présente Green Lantern 4&5 : La Guerre de Sinestro
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The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d'un Héros

9 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Cinéma

The Amazing Spider-Man 2 : Le Destin d'un Héros

Je n'attendais pas le nouvel épisode du reboot de Spider-Man avec une impatience particulière. Le premier épisode avait tenté de s'éloigner de l'esprit de la trilogie de Sam Raimi. Il y avait des points forts (un angle plus intimiste, des pouvoirs de Spider-Man plus "réalistes", un couple vedette bien plus avenant dans son jeu et son physique) mais aussi beaucoup de faiblesses (une histoire qui met du temps à démarrer, des personnages secondaires transparents, une intrigue inutile avec les parents de Peter).

Ce 2ème film n'est hélas pas loin de l'accident industriel. Je suis relativement indulgent avec le premier, mais là, comparer ce film à Spider-Man 2 de Raimi, c'est Top Tier contre Top Tiep. Rien ne va dans ce film : la poursuite de l'intrigue OSEF avec le père de Peter, un méchant principal complètement raté : Jamie Fox campe un Electro au look et au comportement dignes du Mr Freeze de Batman & Robin (et la première scène dans la prison est top nanarde, entre le "savant fou" qui cabotine comme un malade et la musique classique), des événements qui s'enchaînent en toute frénésie (jusqu'à la fin où une scène dramatique est expédiée en 5 minutes pour faire du placement produit pour un futur spin-off), des persos inexistants, des scènes d'action relativement réussies mais desservies par des ralentis SYSTEMATIQUES et une scène post-générique complètement WTF.
Seule chose à sauver : Emma Stone qui est toujours aussi irrésistible !

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American Vampire 5

6 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Comics

American Vampire 5

Ce tome 5 marque la fin d'un cycle pour American Vampire. Pearl n'a d'autre choix que de rejoindre les Vassaux de Vénus pour sauver son mari Henry, tabassé sévèrement par des vampires carpathiens. Elle est également contrainte de travailler avec son créateur et ennemi juré, Skinner Sweet.

Peut-elle faire confiance à cet être dont la duplicité n'a eu de cesse d'être exposée ? Henry s'en sortira-t-il ? La Liste Noire est-elle une stratégie efficace pour détruire les nids de vampires d'Hollywood ?

Il faudra lire ces épisodes exaltants pour connaître les réponses, mais qui pourraient bien changer l'univers d'American Vampire à jamais. De plus, le dernier épisode introduit une nouvelle menace, encore plus redoutable que les vampires carpathiens : le Marchand Gris. Espérons que la suite sorte bientôt !

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Child of Light : Enfant de la lumière, enfant du conteur Gégère

5 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Critiques de jeu

Child of Light : Enfant de la lumière, enfant du conteur Gégère

Child of Light est un jeu d'Ubisoft Montréal. Il été présenté comme un jeu à la sensibilité indépendante, un hommage aux J-RPG des 2 décennies passées. Et justement ce jeu est un hommage, ni plus ni moins.

Aurora est une princesse. Une nuit, elle se réveille dans un monde inconnu. Elle cherche à retrouver son père dans ce monde, et fait la rencontre de nombreux personnages hauts en couleur. Child of Light reprend des éléments de gameplay de quelques jeux illustres : à l'instar de Valkyrie Profile, on dirige Aurora dans un environnement 2D et on peut surprendre ou immobiliser les ennemis (grâce à son premier allié, la luciole, contrôlable par un deuxième joueur). Les combats se déroulent en fonction d'une barre, comme dans les 2 premiers Grandia : les coups mettent plus ou moins longtemps à se charger et on peut interrompre les ennemis (ou inversement) si on frappe avant eux quand ils sont en phase active. Là aussi on peut utiliser la luciole pour retarder les ennemis, et la luciole peut également servir à se soigner. Des RPG on retrouve également un arbre de compétences à plusieurs branches.

J'ai fini le jeu ce week-end à 100%, en un peu moins de 10h. Le jeu a de réelles qualités : il est très beau (exploitant le moteur des 2 derniers Rayman), le système de combat a puisé à la bonne source, l'exploration en volant est géniale, mais le jeu ne va pas au delà du simple hommage : l'histoire et l'univers de contes de fée ne décollent jamais (alors qu'il y avait moyen de faire quelque chose de beaucoup plus développé), les personnages sont sympathiques mais à peine esquissés, et les musiques bien que jolies sont très répétitives. Les combats sont plutôt faciles et l'expérience tombe très facilement (un niveau tous les 2 combats en moyenne). Pour un prétendu J RPG, la durée de vie est ridicule.
Pour 15€, c'est un jeu dématérialisé de très haute tenue, mais ce n'est pas le voyage inoubliable tant vanté.

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La saga JoJo's Bizarre Adventure (1) : Hirohiko Araki

2 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Mangas

La saga JoJo's Bizarre Adventure (1) : Hirohiko Araki

Premier article d'une série consacrée à Jojo's Bizarre Adventure, l'un de mes mangas cultes, découvert tout d'abord via les scans puis légalement à l'occasion de la publication française chez J'ai Lu.

Ce premier article sera consacré à l'auteur du manga.

Hirohiko Araki est né en 1960 à Sendai, préfecture de Miyagi. Il a commencé sa carrière de mangaka en 1980, avec un one-shot nommé Buso Poker, sélectionné pour les Tezuka Awards. Sa première série, Magic Boy GT, débute en 1982. Mais la série qui le fera connaître est Baoh, publiée entre 1984 et 1985 dans le Weekly Shônen Jump, et qui aura les honneurs de 2 volumes reliés et d'une OAV en 1989. Cette histoire raconte l'enlèvement d'un lycéen et sa transformation par des scientifiques en une créature symbiotique dotée de pouvoirs destructeurs. Après sa fuite du laboratoire, il est poursuivi par des assassins. L'auteur montrait déjà son affinité pour le gore.

La saga JoJo's Bizarre Adventure (1) : Hirohiko Araki

Dans sa série suivante, Gorgeous Irene (1985-86), l'auteur développe son style extravagant. Et en 1987, commence Jojo's Bizarre Adventure, ce qui en fait l'une des séries les plus longues de l'histoire du manga encore en cours. En tout, c'est 70 millions de volumes de la série qui se sont écoulés, rien qu'au Japon. C'est très loin des scores deDragon Ball ou de One Piece, mais cela reste très important pour une série très peu connue en dehors des frontières nippones. Depuis, l'auteur s'est entièrement consacré à cette série, et ses quelques projets annexes sont tous en lien avec son univers (réutilisation de ses personnages fétiches dans des one-shots sans liens directs avec la continuité).

25 ans séparent ces 2 couvertures25 ans séparent ces 2 couvertures

25 ans séparent ces 2 couvertures

Pour son style de dessin, Araki cite comme influences majeures des classiques comme Babel II (de Mitsuteru Yokoyama) ,Ashita no Joe ou Dragon Ball. Dans les 2 premières parties de Jojo, son style est très proche de celui de Tetsuo Hara, le dessinateur de Hokuto no Ken, même s'il ne reconnaît pas directement cette influence, avec des personnages musculeux et des antagonistes parfois disproportionnés. Le style s'en distingue cependant par des poses plus maniérées et des costumes bien plus excentriques, trahissant le goût de l'auteur pour la mode étrangère. De même, le sang est traité de manière assez particulière. A l'instar du titre séminal de Buronson et Hara, les effusions de sang et scènes gores sont nombreuses, mais dans Jojo, cette violence graphique tombe dans le surréalisme avec un sang particulièrement épais et une dispersion défiant les lois de la physique.

Dans la 3ème partie, il s'éloigne un peu de cette influence avec des emprunts de plus en plus flagrants à la pop culture occidentale. Ainsi, les 2 inspirations (officieuses) pour Jotarô sont Kenshiro ... et Prince ! Les personnages commencent à s'affiner, tandis que la composition des pages se fait de moins en moins orthodoxe, au fur et à mesure que l'intrigue se teinte de suspens psychologique : cases de toutes formes, action sens dessus dessous, physique très étrange (gravité capricieuse, états de la matière malmenés), onomatopées "solides". Le style montre d'ailleurs ses limites dans la partie 6 avec certaines séquences particulièrement illisibles.

La saga JoJo's Bizarre Adventure (1) : Hirohiko ArakiLa saga JoJo's Bizarre Adventure (1) : Hirohiko Araki

La 5ème partie marque une rupture totale de style : les personnages musculeux cèdent définitivement la place à des personnages beaucoup plus androgynes, aux silhouettes élancées et aux lèvres charnues. Certains regrettent une uniformisation du style, où les personnages ne se distinguent plus par leur morphologie mais uniquement par leurs coupes de cheveux et leurs vêtements. En tout cas, le style de l'auteur n'a cessé d'évoluer, s'affranchissant progressivement de ses premières influences pour devenir singulier. Le passage en publication mensuelle de Steel Ball Run a permis à l'auteur d'affiner encore plus son dessin, avec des gros plans sur les visages particulièrement réussis. Contrairement à de nombreux confrères qui stagnent, Hirohiko Araki semble en parfaite mesure pour actualiser son style au fil des époques et garder sa singularité.

Difficile de croire que c'est le même dessinateur

Difficile de croire que c'est le même dessinateur

Bien qu'il ne soit pas cité comme une influence majeure au même titre qu'un Akira Toriyama, Hirohiko Araki est une source d'inspiration avouée pour des mangakas comme CLAMP ou Kazuki Takahashi (Yugioh). Certains personnages ont été repris tels quels ou à peine modifiés dans d'autres médias, tels Lisa Lisa (dont Rose de Street Fighter Alpha et IV est le portrait craché, jusque dans les pouvoirs) ou JP Polnareff ( Benimaru de King of Fighters). Hisoka de Hunter x Hunter est très inspiré du design de Dio dans la 3ème partie.

En dehors de la simple sphère manga (et à plus forte raison du shônen), Araki a fait quelques pochettes de CD et quelques couvertures de livres (édition japonaise des romans Alex Rider). C'est l'un des 5 auteurs de BD (et le seul japonais) à avoir été mis en avant par le Louvre lors d'une exposition BD, qui a également débouché sur la réalisation d'un one-shot de 120 pages, publié en France chez Futuropolis / Editions du Louvre (puis au Japon et bien d'autres pays) sous le nom de Rohan au Louvre. Un sublime ouvrage en couleurs que je vous conseille vivement, et qui met en scène Kishibe Rohan, personnage emblématique de la 4ème partie (et double officieux de l'auteur).

Par un juste retour des choses, après des références de plus en plus flagrantes au monde de la mode (tant dans le dessin que dans le nom des personnages) et au goût de l'auteur pour l'Italie (la 5ème saison se passe d'ailleurs intégralement en Italie), Araki a collaboré récemment avec le magazine de mode Spur et la fameuse marque de luxe Gucci pour 2 one-shots. Les dessins d'Araki se sont affichés fièrement dans les vitrines des magasins Gucci du monde entier tandis que Jolyne (l'héroïne de la 6ème partie) a fait le mannequin pour la collection printemps-été de la marque italienne.

La saga JoJo's Bizarre Adventure (1) : Hirohiko Araki
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Gotham Central 1

1 Mai 2014 , Rédigé par Samizo Kouhei Publié dans #Comics

Gotham Central 1

Qu'est-ce qu'être flic à Gotham ? C'est à cette question que répond la série Gotham Central, parue en 40 épisodes entre 2003 et 2006 aux Etats-Unis, et qu'Urban va republier en 4 albums. Ce premier volume de 10 épisodes rassemble une équipe prestigieuse : Ed Brubaker et Greg Rucka au scénario (ensemble ou chacun de leur côté) et Michael Lark au dessin (un spécialiste des ambiances urbaines).

Gotham Central raconte la vie et le travail des équipes de jour et de nuit de l'Unité des Crimes Majeurs, des policiers triés sur le volet par le Commissaire Gordon (qui à l'époque avait pris sa retraite). Leurs enquêtes les amènent à traiter d'affaires sordides, incluant souvent les super-vilains qui donnent du fil à retordre à Batman. Le Chevalier Noir ne fait d'ailleurs que de brèves apparitions, ce sont vraiment les policiers ordinaires qui sont au coeur de cette série. D'ailleurs ils savent très bien qu'ils n'ont que peu de temps pour s'occuper des affaires mêlant les super-vilains avant que Batman ne prenne le relais. Même si cela n'enlève rien à leur mérite de travailler dans une ville aussi dangereuse, on se rend compte que les policiers sont souvent dépassés face à l'horreur déployée par les criminels hauts en couleur.

La série débute alors que l'inspecteur Driver et son coéquipier suivent une piste sur l'enlèvement d'une adolescente des quartiers huppés. Hélas, ils tombent sur Mister Freeze, qui blesse Driver et tue son coéquipier. Parallèlement à la traque de Freeze par les policiers, l'enquête sur la disparition de l'adolescente continue. L'arc suivant poursuit cette enquête, tandis que Firebug (un pyromane à costume) sème la terreur. Enfin, l'arc suivant met en scène l'autre équipe, et notamment Renee Montoya (une policière d'abord apparue dans Batman the Animated Series), victime d'un coup monté et de révélations sur sa vie privée.

Un très bon départ pour une série que je n'avais pas lue à l'époque de sa première parution française, très bien écrite, tant au niveau des personnages que des enquêtes (dans le contexte très particulier de la ville de Batman et des criminels fous qu'il combat à longueur de temps).

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